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Le Golf Elbow ou tendinopathie de l’épicondyle médial du coude : explications et traitement

// RÉÉDUCATION

La tendinopathie de l'épicondyle est une cause fréquente de douleur au coude chez les sportifs et la population générale.

Mise en ligne le 10 Sep 2024
Mise à jour le 15 Jan 2025
Tendinopathie Tendon Coude Golf
Thibaut

Thibaut

Article rédigé par Thibaut GARÇON - Kinésithérapeute

Article sponsorisé - Le produit Excell’Ice d’Orthonov est un dispositif médical de classe I conformément à la Réglementation Européenne 2017/745 (Réglementation Dispositif Médical). Excell’Ice est une gamme fabriquée par Orthonov.

Description

La tendinopathie de l'épicondyle est une cause fréquente de douleur au coude chez les sportifs et la population générale. Elle peut survenir au niveau de l'épicondyle médial et latéral, l'épicondylite médiale étant moins fréquente que l'épicondylite latérale en proportion. La tendinopathie de l'épicondyle médiale, également appelée "coude du golfeur" (de par sa forte incidence retrouvée dans la pratique de ce sport) ou "coude du lanceur", désigne une douleur chronique de l'insertion du complexe « fléchisseur-pronateur »sur l'épicondyle médial de l'humérus à la suite d'une surutilisation ou d'un stress répétitif.

Bien que l'on puisse parler « d'épicondylite », une description plus appropriée, en particulier dans un contexte chronique, serait l'épicondylose ou l'épicondylalgie. En effet, la littérature actuelle montre que le processus sous-jacent semble être une dégénérescence et une formation de tissu de granulation appelée "hyperplasie angiofibroblastique ou tendinose" sans la présence d'un processus inflammatoire définitif. Toutefois, il convient de noter qu'il n'existe aucune preuve évidente soutenant le fait que les premiers stades de cette affection ne comportent pas de composante inflammatoire.

Anatomie et biomécanique

Le complexe « fléchisseur-pronateur » correspond au regroupement des cinq muscles de l'avant-bras :

  • Le pronator teres (ou rond pronateur)

  • Le flexor carpi radialis (ou fléchisseur radial du carpe)

  • Le palmaris longus (ou long palmaire)

  • Le flexor carpi ulnaris (ou fléchisseur ulnaire du carpe)

  • Et le flexor digitorum superficialis (ou fléchisseur superficiel des doigts)

(Voir photo ci-après)

Ce complexe tendineux mesure environ 3 cm de long et, dans la plupart des coudes, traverse l'articulation ulno-humérale médialement. Le tendon s'attache à l'épicondyle huméral médial en avant et s'attache proximalement au faisceau antérieur du ligament collatéral ulnaire.

Schéma d’anatomie des muscles de l’avant-bras représentant le complexe tendineux fléchisseur-pronateur (cercle jaune) et les muscles le composant (traits rouges) (Crédits image : www.alamyimages.fr, adapté par Neuroxtrain)

Épidémiologie

L’« épicondylite » médiale, bien que moins fréquente que l'épicondylite latérale, représente 10 à 20 % de toutes les tendinopathies du coude. Elle est plus élevée chez les sujets âgés de 45 à 64 ans et plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Dans certaines professions, la prévalence peut atteindre 3,8 % à 8,2 %. Les symptômes se développent principalement dans le bras dominant du patient (environ 3 cas sur 4).

Cette affection peut résulter de la pratique du golf, du football américain, du tennis et d'autres sports de raquette, du tir à l'arc, du bowling, de l'haltérophilie et du lancer de javelot. Les lanceurs et les athlètes effectuant des lancers au-dessus de la tête développent souvent la pathologie en raison des forces de valgus à haute énergie pendant la phase tardive d'armement et d'accélération.

Cependant, plus de 90 % des cas ne sont pas liés au sport. Les professions à forte intensité de main-d'œuvre comportant des activités énergiques et répétitives, notamment les métiers de la menuiserie, de la plomberie et de la construction, sont également impliquées dans ce type de pathologie.

Étiologie

L’« épicondylite » médiale est une tendinopathie de surmenage due à une charge concentrique ou excentrique répétitive chronique des fléchisseurs du poignet et du pronateur teres, entraînant des changements dans la structure du tendon et ses alentours. L'activité répétitive entraîne des microdéchirures récurrentes dans le tendon et une tendinose ultérieure sans inflammation osseuse associée. La littérature suggère que tous les muscles sont généralement affectés, à l'exception du palmaris longus. Une nécrose ou une calcification focale peut se produire. Par la suite, la résistance du collagène diminue, ce qui entraîne une fragilité accrue, la formation de tissu cicatriciel et l'épaississement du tendon accompagné de douleurs. Bien que moins fréquent, un traumatisme aigu peut également provoquer une épicondylite médiale à la suite d'une contraction soudaine et violente des muscles.

Diagnostic & évaluation

À l’interrogatoire, les patients peuvent décrire des antécédents de choc traumatique aigu ou une utilisation répétitive du coude (dans des mouvements de préhension ou de contrainte en valgus). Ils signalent la plupart du temps une douleur aiguë du côté médial du coude, irradiant de l'épicondyle vers l'avant-bras et le poignet. La douleur est souvent insidieuse, bien que des lésions aiguës puissent survenir. La douleur s'aggrave lors des mouvements de l'avant-bras, de la préhension ou du lancer. Chez les sportifs, il s'agit notamment des lancers overhead, ou bien encore des mouvements de swing du golfeur.

La douleur disparaît avec l'arrêt de l'activité. Le patient peut signaler une raideur du coude, une faiblesse, un engourdissement ou des picotements, le plus souvent dans la distribution du nerf ulnaire. Dans les cas plus chroniques, le patient peut faire état d'une faiblesse avec force de préhension.

À l'examen clinique, on peut observer un gonflement, un érythème ou une chaleur dans les cas aigus. Les cas chroniques sont cependant moins susceptibles de présenter ces signes cliniques à l'inspection. Le patient présente généralement une sensibilité sur les bords distaux et antérieurs à l'épicondyle médial, en particulier près du tendon conjoint ou des muscles comprenant le pronator teres et le flexor carpi radialis. Les amplitudes articulaires du coude sont normalement conservées (hors cas grave avec des atteintes connexes).

Les tests cliniques recensés dans la littérature concernant cette pathologie comportent une partie active et passive.

Pour la composante active :

  • Flexion résistée du poignet avec le bras en extension et en supination (test de Cozen modifié)

Test de Cozen modifié, le patient exerçant une force de flexion de poignet contre résistance du thérapeute (Crédits images : www.piriforme.fr)

Pour la composante passive :

  • Extension passive du poignet avec le coude en extension. Le test est positif lorsque le patient ressent une douleur lors de cette manœuvre.

Test d’étirement passif en extension du coude et du poignet, le test est positif pour une douleur ressentie au niveau de l’étoile (Crédits images : www.piriforme.fr)

  • Le test de Tinel doit être utilisé pour évaluer la neuropathie ulnaire et le ligament collatéral cubital doit être sollicité, en particulier chez les athlètes qui lancent.

L’imagerie peut être utile pour confirmer le diagnostic qui reste la plupart du temps clinique. L’échographie reste un examen sûr et rapide pour affirmer la présence de signe de tendinopathie. Les radiographies sont la majeure partie du temps normal bien que, dans certains cas, une zone de calcification soit observée au niveau de l'épicondyle médial.

Facteurs de risques

Les facteurs de risque de tendinopathie de l’épicondyle médiale du coude chez les athlètes comprennent :

  • Les erreurs d'entraînement

  • Une technique ou un équipement inadéquat

  • Des facteurs de risque fonctionnels tels que le manque de force, d'endurance ou de souplesse.

Les facteurs de risque liés à la profession comprennent un travail physique lourd, une répétition excessive, un indice de masse corporelle élevé, le tabagisme, la présence de comorbidités et des exigences professionnelles psychosociales élevées.

Les facteurs de risque généraux comprennent le tabagisme et le diabète de type 2. Chez les femmes, l'obésité est associée à un risque accru.

Traitements & prévention

La plupart des cas d'épicondylite médiale sont traités de manière conservatrice. La prise en charge initiale doit comprendre l'arrêt des activités douloureuses, y compris la diminution de leur volume, de leur fréquence ou de leur intensité.

Les patients peuvent répondre à des traitements analgésiques dans un premier temps comprenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens. La cryothérapie peut être utile également, surtout après une activité. Les patchs de nitroglycérine topique se sont avérés utiles dans le traitement des tendinopathies.

La kinésithérapie est la principale modalité de prise en charge en première intention. L'objectif est d'obtenir un mouvement complet et indolore du poignet et du coude. Les exercices de force doivent être axés sur l'activité isométrique et excentrique dans un premier temps avant de progresser vers des mouvements plus dynamiques et balistiques. La notion de remise en charge progressive est essentielle, la progression doit être basée uniquement sur la tolérance à la charge du patient.

De multiples modalités peuvent apporter un soulagement, notamment de dry needling ou encore les ondes de choc extracorporelles. L'utilisation d'une attelle de nuit avec une attelle de poignet peut s'avérer utile. Des injections de corticostéroïdes ou encore de PRP (plasma riche en plaquettes) semblent être des thérapies à envisager en cas d’échec du traitement conservateur.

La prise en charge chirurgicale est indiquée dans les cas réfractaires, mais n'est généralement pas nécessaire. La prise en charge chirurgicale comprend la libération du tendon fléchisseur commun au niveau de l'épicondyle et le débridement des tissus pathologiques.

Diagnostics différentiels

Le diagnostic différentiel de l'épicondylite médiale comprend, les affections suivantes (liste non exhaustive) :

  • Neuropathie ulnaire

  • Radiculopathie cervicale

  • Entorse ou déchirure du ligament cubital ou du ligament collatéral médial

  • Conflit postéro-médial du coude

  • Synovite

  • Bursite du coude

  • Arthrite rhumatoïde

  • Arthrose

  • Ostéochondrite

  • Fracture(s)

Les kits de froid Excell’ICE associent la cryothérapie à une compression statique modulable grâce à une pompe de gonflage. Faciles à appliquer, ils offrent une application de froid avec une compression statiuque, idéale lors de séances de récupération et/ou de rééducation, souvent recommandées après une blessure ou en post-opératoire. La combinaison de la compression statique et de la glace permet un refroidissement plus efficace de la surface cutanée, offrant ainsi un soulagement local.

ORTHONOV a conçu une technologie unique où la chambre de compression est intégrée directement dans le pack de froid, ce qui rend son utilisation simple et intuitive. Cette innovation facilite les séances de cryothérapie compressive, durant 20 à 30 minutes, même en déplacement. Les appareils portatifs sont idéaux pour les sportifs cherchant à atténuer les douleurs musculosquelettiques après leurs activités et à optimiser leur récupération, réduisant ainsi les périodes d’arrêt dues aux douleurs, blessures ou à la fatigue.

Pour répondre aux besoins spécifiques liés à l’épicondylite médiale, ORTHONOV a développé le pack « Magic Elbow », comprenant une attelle d’immobilisation du poignet, un pack de froid pour le coude permettant des séances de cryothérapie compressive, un tissu protecteur en lycra, une pompe manuelle et un sachet de congélation hermétique. Conçue pour soutenir efficacement la zone du coude, l’attelle Magic Elbow aide à la gestion de la tendinopathie de l’épicondyle médial.

La cryothérapie locale s’avère particulièrement bénéfique pour soulager les symptômes de la tendinopathie médiale, offrant une réduction de la douleur lors des mouvements sollicitant les tendons du coude.

Orthonov propose une gamme complète de dispositifs de cryothérapie et de récupération sportive, couvrant les besoins musculosquelettiques des pieds aux épaules. Que ce soit pour une zone spécifique ou pour une récupération générale, Orthonov propose des solutions qui aident les athlètes à retrouver leur niveau optimal de performance. Partenaire de fédérations nationales, de clubs et de nombreux sportifs, ORTHONOV fabrique fièrement ses produits en France.

*Certains produits de la gamme sous prescription médicale sont remboursables et enregistrés avec un numéro LPPR individuel (Liste des produits et prestations remboursables)

Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.

À lire également :

Sources :

  • Kiel, J., & Kaiser, K. (2023, 26 juin).Golfers elbow. StatPearls – NCBI Bookshelf. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519000/

  • Reece, C. L., & Susmarski, A. J. (2023, 10 avril).Medial epicondylitis. StatPearls - NCBI Bookshelf. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557869/

  • Kheiran, A., Pandey, A., & Pandey, R. (2021b). Common tendinopathies around the elbow ; what does current evidence say ?Journal Of Clinical Orthopaedics And Trauma, 19, 216‑223. 

  • Kheiran, A., Pandey, A., & Pandey, R. (2021). Common tendinopathies around the elbow ; what does current evidence say ?Journal Of Clinical Orthopaedics And Trauma, 19, 216‑223. 

 

Kinésithérapeute à Toulouse, formé en kinésithérapie du sport, passionné par le sport de haut niveau et la performance notamment grâce au football. Passé par le centre de formation du TFC et à l’heure actuelle joueur et fondateur du club de football de l’Olympique Club de Pompert.

Par le biais de NeuroXtrain, souhaite transmettre les données scientifiques pertinentes pour les étudiants ou professionnel de santé et de les rendre accessibles afin de promouvoir les nouvelles technologies et les nouvelles données en termes de performance et de rééducation du sportif.

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